**Norwane avait fumé sa dernière feuille de lotus ce soir-là, elle caressait doucement Shankaï, tous deux assis sur une énorme proie qu'ils avaient traqué depuis des jours. Le félin s'inquiètait pour sa maîtresse, son teint était de plus en plus pâle, elle mangeait peu, s'entraînait de trop et se reposait de moins en moins.
Bien qu'il fût une habitude pour lui de la voir se transformer dans une apparence que certains jugeraient monstrueuse, lui en était complètement indifférent.
Mais la chasseresse n'était plus comme avant, elle avait perdu... une part d'être humain et se fixait trop sur sa passion, chose qu'elle savait auparavant modérer pour le bien de Shankaï mais aussi pour le sien. Il en était terminé de ses belles robes qu'elle portait en ville, un casque en cuir cachait son visage maigre et sa pâleur devant les autres. Shankaï poussa un petit rugissement, pour faire ressentir sa fatigue mais aussi pour calmer l'elfe qui dans sa frénésie préparait déjà d'autres flèches : elle s'arrêta**
-N : Déjà ? la nuit n'est même pas tombée mon beau... encore une dernière proie.
**Shankaï donna un violent coup de patte sur la jambe de la chasseresse sans pour autant la blesser et c'est d'un rugissement plus ferme qu'il esseya de se faire entendre. C'est alors que la chasseresse, enleva son casque et se mit au niveau du félin, ils se regardèrent intensémment dans les yeux et de là, leur voix résonnait dans un monde immatériel, leur monde unique**
-S : Il suffit Norwane, ta raison n'est plus et il nous faut du repos pour chasser. Où est donc passé ton sens de la modération ? Où est donc passé mon ancienne maîtresse, compagne de combat qui savait mettre une fin à chaques journées ? Tu t'affaiblis à vue d'oeil et tu sais que je ressens tout. Alors ne nie pas la vérité et admet ton mal Norwane... reconnais tu te laisses mourir.
-N : Voyons Shankaï, voilà des idées bien sombres, toi qui me connait alors dis-toi que c'est ma période de chasse et que les proies sont trop abondantes pour laisser le meilleur choix aux autres ! Arrêtes donc de te plaindre et de voir que les parties négatives.
-S : Te moques-tu de moi ? Mais regarde ! Regarde toi Norwane, ton état n'est pas normal, si tu continues ainsi c'est la mort qui t'attend et tu sais que je ne supporterais pas la solitude, je suivrais tes pas malgré toi, ne m'oblige pas à m'executer également
**Elle grimaça soudainement, elle avait en horreur de voir la souffrance dans le regard de son châton et c'est qu'il se passait à ce moment précis. Savoir que lui aussi aller mourir, se tuer lui-même pour la rejoindre l'insuportait. Elle se jetta sur Shankaï, une larme coulant au coin de son oeil et elle sera fort dans ses bras comme si elle essayait de le retenir de tous ses mouvements.
Shankaï comprit alors que sa peine était bien plus grave qu'elle ne le laissait voir, en cette période elle avait connu la perte de bien trop de monde et que plus elle entendait un discours triste et affligeant, plus son coeur se brisait en morceaux... essayant de les recoller encore et encore. Les pensées de sa maîtresse était bien trop complexe pour qu'il puisse tout arranger d'un coup de langue. Il devait demander de l'aide mais comment se faire comprendre de ces êtres qui ne comprenaient pas les bêtes ? Il se contenta d'un ronronnement rassurant pour Norwane**
-S : Il est temps de rentrer maintenant Norwane, ne crois-tu pas qu'une journée entière de repos ne te fera pas de mal... Ysera sera plus douce avec toi peut-être et il vaut mieux rouvrir une plaie pour qu'elle puisse cicatriser correctement.
-N : Tu as raison mon châton, excuse-moi... je vais me reposer un peu, mais je ne garantis pas que mon sommeil soit des plus paisible.
-S : Il reviendra ne t'en fais pas, il reviendra te voir Norwane...
-N : Rach' a sans doute mieux à faire et si tu dis que mon état est pitoyable, il vaudrait mieux qu'il ne puisse pas me rencontrer pour s'inquièter de mon cas. Allons, il faut rentrer maintenant la nuit est froide et le clan doit déjà commencer à dormir.
**C'est ainsi que tous deux, terminèrement leur discution. Norwane sortit une pierre de son sac, la serra dans main... elle se téléporta alors à Hurlevent, près de la bâtisse des insoumis. Sa faiblesse était alors encore plus visible... on l'aida quelque peu à monter les marches jusqu'à sa chambre pour y dormir quelques heures, ne serait-ce qu'assez pour se reveiller dans une forme correcte**